🗳️ Élections en Géorgie 🇬🇪, 26 octobre et 14 décembre – Analyses Géopolitiques & Intelligence Economique

Avril 2024 : fortes tensions dans le pays alors qu’une loi sur les influences étrangères identiques à celle votée en Russie en 2012, est présentée au Parlement par le parti au pouvoir “Rêve géorgien” de l’oligarque Bidzina Ivanichvili. Que pourra faire la présidente Salomé Zourabichvili ?
Pour mémoire, la Géorgie a le statut de pays “candidat à l’UE”.
pour en savoir plus :
Géorgie : une loi anti-occidentale poussée par le pouvoir pro-russe et Géorgie : le rue se soulève contre un projet de loi jugé pro-russe

Octobre 2024 :

Les élections législatives géorgiennes du 26 octobre 2024 ont été marquées par la victoire du parti au pouvoir, Rêve géorgien, dirigé par l’oligarque Bidzina Ivanichvili, qui a obtenu 54,08 % des voix avec un taux de participation de 58 %.

Cette victoire permet à Rêve géorgien de former un nouveau gouvernement, consolidant ainsi son orientation pro-russe, ce qui suscite des inquiétudes quant aux aspirations européennes de la Géorgie.

L’opposition pro-européenne, totalisant 37,58 % des suffrages, conteste les résultats, dénonçant des irrégularités électorales, notamment des pressions sur les électeurs et des fraudes.

La présidente Salomé Zourabichvili a qualifié le scrutin de “falsification totale” et a appelé à une enquête internationale.

Les observateurs internationaux, dont l’OSCE, ont relevé des violations graves, telles que l’achat de voix et l’intimidation des électeurs, remettant en question la légitimité du processus électoral.

Ces allégations ont conduit à des manifestations de grande ampleur dans le pays, où des dizaines de milliers de Géorgiens ont exprimé leur mécontentement face aux résultats contestés.

La situation actuelle en Géorgie reflète une polarisation accrue entre les forces pro-russes et pro-européennes, exacerbée par des pratiques électorales controversées. Cette dynamique complique davantage le statut de la Géorgie en tant que pays candidat à l’Union européenne, mettant en péril son avenir européen.

Décembre 2024 :

La situation politique en Géorgie s’est intensifiée avec l’élection, le 14 décembre 2024, de Mikheïl Kavelachvili à la présidence du pays. Ancien footballeur professionnel ayant joué dans des clubs tels que ceux de Zurich, Lucerne et Manchester City, Kavelachvili est âgé de 53 ans. Il est une figure pro-russe qui a été désigné par un collège électoral dominé par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition. Compte tenu du boycott des grands électeurs de l’opposition, il a été élu à 224 voix sur 225.

Cette élection intervient dans un climat de crise politique marqué par des manifestations pro-européennes massives. Les protestataires dénoncent les fraudes électorales lors des législatives du 26 octobre et la décision du gouvernement de suspendre les négociations d’adhésion à l’Union européenne jusqu’en 2028.

La présidente sortante, Salomé Zourabichvili (72 ans), a qualifié cette désignation d’« illégitime » et a annoncé son refus de céder son poste tant que de nouvelles élections législatives ne seraient pas organisées.

L’élection de Kavelachvili, perçue comme une manœuvre pour renforcer l’influence russe en Géorgie, accentue les divisions au sein du pays. Les manifestants pro-européens continuent de défiler, exigeant le respect des aspirations européennes de la population et la tenue de scrutins transparents.

Cette situation complexe met en péril le processus d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne et soulève des questions sur l’avenir démocratique du pays. Les tensions entre les orientations pro-russes du gouvernement et les aspirations pro-européennes d’une large partie de la population pourraient conduire à une crise politique prolongée, nécessitant une médiation internationale pour éviter une escalade.

29 décembre 2024 :

Mikhaïl Kavelachvili a prêté serment pour la prise de ses fonctions essentiellement symboliques. La présidente sortante, Salomé Zourabichvili s’est retiré du palais préqsidentielle tout en se déclarant la seule présidente légitime. Cette semaine, la présidente sortante en avait appelé à l’armée géorgienne, affirmant qu’elle lui « restera[it] loyale » et qu’elle « demeure[rait] sa commandante en chef » (LeMonde.fr).

La Géorgie est en pleine crise politique sur fond de tensions entrer la Russie et l’UE. La suite en 2025.

Sources :