L’ancien colonel, Azali Assoumani obtient 57,2 % des suffrages
et un nouveau mandat de cinq ans. Une victoire rejetée « en bloc » par l’opposition.
Lors de l’élection présidentielle du 14 janvier 2024 aux Comores, le président sortant Azali Assoumani a obtenu un quatrième mandat avec 57 % des voix, selon les résultats officiels confirmés par la Cour suprême. Cependant, l’élection a été entachée d’allégations de fraude et d’irrégularités, des personnalités de l’opposition accusant le gouvernement de bourrage d’urnes, de fermeture irrégulière de bureaux de vote et de manipulation du processus électoral. Ces accusations ont conduit à des manifestations généralisées dans la capitale, Moroni, où des violences ont éclaté, causant des dégâts matériels et faisant plusieurs blessés. Les autorités ont imposé un couvre-feu pour contenir les troubles. Assoumani est au pouvoir depuis 1999, d’abord par un coup d’État, et a été critiqué pour avoir réprimé la dissidence. Sa réélection a suscité des inquiétudes quant à la consolidation du pouvoir et à un éventuel autoritarisme, bien que les observateurs internationaux aient décrit l’élection comme globalement pacifique. La tension politique reste élevée, les dirigeants de l’opposition continuant de contester les résultats tandis que le gouvernement d’Assoumani tente de maintenir la stabilité.
Dans les mois qui ont suivi l’élection, les dirigeants de l’opposition ont continué à contester la légitimité des résultats, en déposant des recours en annulation de l’élection, bien que ceux-ci aient été rejetés par la Cour suprême des Comores. Malgré les troubles, Assoumani a conservé le contrôle, mais sa présidence continue d’être critiquée pour avoir érodé les normes démocratiques et prolongé son règne par un changement constitutionnel de 2018 qui a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels. Le paysage politique reste fragile, avec des troubles persistants et des inquiétudes concernant la gouvernance dans un pays où près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et où l’instabilité politique est un problème récurrent.
Sources :
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/24/comores-la-cour-supreme-valide-l-election-d-azali-assoumani-l-opposition-rejette-les-resultats-en-bloc_6212750_3212.html?random=388539477
- https://www.voaafrica.com/a/unrest-in-comoros-as-opposition-demands-presidential-vote-annulment-/7443833.html
- https://www.universalis.fr/atlas/afrique/comores/