Des élections dans un extrême climat de violence
Alors que l’ancien premier ministre Imran khan est emprisonné, Nawaz Sharif devrait entammer un 4è mandat.
128 millions d’inscrits étaient attendu pour l’élection de 336 députés au Parlement fédéral et pour renouveler les assemblées provinciales.
Les élections générales qui se sont tenues au Pakistan le 8 février 2024 ont été marquées par une controverse importante et des allégations de fraude. Ces élections ont eu lieu après deux années de troubles politiques, suite à la destitution de l’ancien Premier ministre Imran Khan et de son parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI). Le parti de Khan a été exclu des élections et nombre de ses candidats ont été contraints de se présenter en tant qu’indépendants, après avoir fait face à d’importants obstacles juridiques et administratifs. Malgré ces difficultés, les indépendants affiliés au PTI sont devenus le plus grand bloc à l’Assemblée nationale, obtenant 93 sièges sur 266. Cependant, la Ligue musulmane pakistanaise-Nawaz (PML-N) et le Parti du peuple pakistanais (PPP) ont également remporté un nombre important de sièges, avec respectivement 75 et 54. Les élections ont été entachées d’allégations d’ingérence militaire, l’establishment militaire étant accusé d’avoir soutenu le PML-N pour empêcher une victoire du PTI. Cela a donné lieu à des contestations judiciaires et à des différends sur les résultats. Des observateurs internationaux, notamment des États-Unis et de l’Union européenne, ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’équité des élections et ont demandé que des enquêtes soient menées sur les irrégularités. Les élections ont encore aggravé les divisions politiques au Pakistan, le PTI refusant de former un gouvernement de coalition et choisissant de contester les résultats devant les tribunaux.
Au niveau international, les relations du Pakistan restent tendues, en particulier avec l’Inde. Malgré quelques gestes initiaux en faveur de la relance du commerce, la position ferme de l’Inde sur le terrorisme et le Cachemire continue d’entraver toute avancée diplomatique significative. Les difficultés économiques compliquent également la position du Pakistan, l’inflation restant élevée et les réserves de change en baisse. Le nouveau gouvernement de coalition, dirigé par Shehbaz Sharif, a sollicité une aide financière extérieure, notamment un investissement potentiel de 5 milliards de dollars de l’Arabie saoudite et des négociations en cours avec le FMI pour stabiliser l’économie. Malgré ces efforts, la crédibilité du gouvernement est mise à rude épreuve en raison des troubles politiques internes et des crises économiques non résolues. Cette situation crée un environnement précaire, alors que le gouvernement tente d’équilibrer les problèmes intérieurs avec des relations internationales tendues, en particulier avec l’Inde voisine.
Sources :
- https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-internationaux/pakistan-des-elections-sur-fond-de-crise-economique-securitaire-et-diplomatique-4428846
- https://www.brookings.edu/articles/pakistans-democracy-its-military-and-america/
- https://asiasociety.org/policy-institute/navigating-pakistans-political-labyrinth-post-election-insights