Les élections législatives et présidentielles du 9 mai 2024 en Macédoine du Nord ont marqué un tournant significatif dans la politique du pays.
L’opposition de droite en Macédoine du Nord a remporté une large victoire lors des élections
législatives et présidentielles au cours d’une soirée où le pays des Balkans a également élu
sa première femme à la tête de l’État, Gordana Siljanovska-Davkova.
Plus de 1 700 candidats étaient en lice pour les 120 sièges du parlement monocaméral.
Ces élections pourraient déterminer la candidature de la Macédoine du Nord à l’adhésion à l’UE car
lors de sa prestation de serment, la présidente a refusé de prononcer le nom du pays issu d’un accord
avec la Grèce en 2018. Cet accord conditionnait son adhésion à l’OTAN en 2020, et l’ouverture des
négociations d’adhésion à l’UE.
Le parti nationaliste conservateur VMRO-DPMNE a remporté 59 sièges sur 120 au Parlement, manquant de peu la majorité absolue. Par ailleurs, Gordana Siljanovska-Davkova, soutenue par le même parti, est devenue la première femme présidente du pays, obtenant 65 % des voix au second tour.
Ces résultats électoraux ont ravivé des tensions diplomatiques, notamment avec la Grèce. Lors de son discours d’investiture, la présidente Siljanovska-Davkova a omis de prononcer le nom officiel “Macédoine du Nord”, se référant uniquement à “Macédoine”. Cette omission remet en question l’accord de Prespa de 2018, qui avait mis fin à une querelle de plusieurs décennies avec la Grèce et ouvert la voie à l’adhésion du pays à l’OTAN et à l’Union européenne.
En réaction, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a averti qu’Athènes pourrait bloquer l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’UE si l’accord n’était pas respecté.
Cette situation complique davantage le processus d’intégration européenne du pays, déjà entravé par des différends avec la Bulgarie concernant des questions historiques et culturelles.
Le nouveau gouvernement, dirigé par Hristijan Mickoski du VMRO-DPMNE, a exprimé son engagement envers l’intégration européenne, tout en s’opposant à certaines conditions, notamment la reconnaissance constitutionnelle d’une minorité bulgare. Cette position pourrait ralentir, voire compromettre, les négociations d’adhésion à l’UE.
En interne, la victoire du VMRO-DPMNE reflète une montée du nationalisme et une frustration croissante face à la lenteur du processus d’adhésion à l’UE. Cependant, la remise en question des accords internationaux pourrait isoler davantage le pays sur la scène européenne et retarder les réformes nécessaires à son intégration.
En conclusion, bien que les élections du 9 mai 2024 aient apporté des changements politiques majeurs en Macédoine du Nord, elles ont également ravivé des tensions diplomatiques et soulevé des interrogations quant à l’avenir du pays au sein de l’Union européenne.
Sources
- https://www.lefigaro.fr/flash-actu/macedoine-du-nord-la-nouvelle-presidente-refuse-de-prononcer-le-nouveau-nom-du-pays-20240512?
- https://www.reuters.com/world/europe/north-macedonian-presidents-inauguration-revives-name-dispute-with-greece-2024-05-13/
- https://www.reuters.com/world/europe/greek-pm-maintains-tough-stance-north-macedonias-eu-bid-amid-name-row-2024-05-16/
- https://www.reuters.com/world/europe/greek-pm-maintains-tough-stance-north-macedonias-eu-bid-amid-name-row-2024-05-16/