Élection présidentielle anticipée (suite au décès d’Ebrahim Raïssi le 19 mai dernier).
Mahmoud Ahmadinejad, ultraconservateur et président de 2005 à 2013 a enregistré sa candidature. Ses précédentes candidatures de 2017 et 2021 avaient été disqualifées.
Massoud Pezekhian sera opposé à Saeed Jalili lors du second tour du 5 juillet
Suite : le 29 juillet, le nouveau président est entré en fonction
Analyses
Les élections présidentielles anticipées en Iran se sont tenues les 28 juin et 5 juillet 2024, à la suite du décès du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai 2024.
Résultats détaillés :
- Premier tour (28 juin 2024) :
- Masoud Pezeshkian (réformateur) : 44 % des voix
- Saeed Jalili (ultraconservateur) : 40 % des voix
- Mohammad Bagher Ghalibaf (conservateur) : 14 % des voix
- Mostafa Pourmohammadi : moins de 1 % des voix
- Second tour (5 juillet 2024) :
- Masoud Pezeshkian : 54,76 % des voix (16 384 403 votes)
- Saeed Jalili : 45,24 % des voix (13 538 179 votes)
Analyse géopolitique :
L’élection de Masoud Pezeshkian, un réformateur de 69 ans et ancien ministre de la Santé, marque un tournant potentiel dans la politique iranienne. Sa victoire pourrait signaler une ouverture vers des réformes internes et une volonté de sortir le pays de son isolement diplomatique.
Cependant, le faible taux de participation, notamment lors du premier tour, reflète une désillusion croissante de la population envers le processus électoral et les institutions politiques. Cette abstention record souligne le scepticisme des Iraniens quant à la capacité du président à opérer des changements significatifs, compte tenu de l’autorité prépondérante du Guide suprême, Ali Khamenei.
Sur le plan international, l’arrivée de Pezeshkian pourrait ouvrir la voie à une reprise des négociations sur le programme nucléaire iranien, suspendues depuis plusieurs années. Toutefois, la méfiance persistante entre l’Iran et les puissances occidentales, notamment les États-Unis, ainsi que les tensions régionales, notamment avec Israël et l’Arabie saoudite, pourraient compliquer ces discussions.
En conclusion, bien que l’élection de Masoud Pezeshkian puisse être perçue comme une opportunité pour l’Iran de s’engager sur la voie des réformes et de la réintégration internationale, les défis internes et externes demeurent considérables. La réussite de son mandat dépendra de sa capacité à naviguer entre les attentes de la population, les contraintes imposées par les structures du pouvoir iranien et les pressions de la communauté internationale.
Sources :
- https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20240629-pr%C3%A9sidentielle-en-iran-vers-un-second-tour-entre-le-clan-r%C3%A9formateur-et-les-ultraconservateurs
- https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/05/presidentielle-iranienne-masoud-pezeshkian-le-candidat-reformateur-qui-veut-sortir-le-pays-de-l-isolement_6246981_3210.html
- https://www.jeuneafrique.com/1575751/politique/iran-quels-sont-les-enjeux-de-la-presidentielle-du-28-juin
- https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/06/en-iran-le-reformateur-masoud-pezeshkian-remporte-la-presidentielle_6247340_3210.html