Les élections en Roumanie à la fin de l’année 2024 ont été marquées par des événements sans précédent, avec l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle et des élections législatives révélant une recomposition significative du paysage politique.
Élection présidentielle annulée :
Le premier tour de l’élection présidentielle s’est tenu le 24 novembre 2024. Les résultats ont vu l’indépendant nationaliste Călin Georgescu en tête avec 22,94 % des voix, suivi d’Elena Lasconi de l’Union Sauvez la Roumanie (USR) avec 19,18 %, les qualifiant pour un second tour prévu le 8 décembre.
Cependant, le 6 décembre, la Cour constitutionnelle a annulé les résultats du premier tour, invoquant des ingérences étrangères, notamment russes, ayant compromis l’intégrité du scrutin. Cette décision a entraîné l’annulation du second tour et la nécessité de réorganiser l’ensemble du processus électoral à une date ultérieure.
Élections législatives du 1ᵉʳ décembre :
Malgré l’annulation de la présidentielle, les élections législatives du 1ᵉʳ décembre ont été maintenues. Le Parti social-démocrate (PSD) est arrivé en tête avec environ 22 % des voix, suivi de près par l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), un parti d’extrême droite, qui a réalisé une percée significative en obtenant environ 20 % des suffrages.
Cette progression de l’extrême droite reflète une montée du nationalisme et du scepticisme à l’égard des institutions européennes, dans un contexte de mécontentement face aux défis économiques et sociaux persistants. La participation électorale a été relativement faible, témoignant d’une désillusion croissante de l’électorat envers la classe politique traditionnelle.
Conséquences et perspectives :
L’annulation de l’élection présidentielle plonge la Roumanie dans une incertitude institutionnelle, d’autant plus que le mandat du président sortant, Klaus Iohannis, devait se terminer le 21 décembre 2024. La nécessité de réorganiser le scrutin présidentiel pourrait entraîner des retards et des tensions politiques accrues.
Par ailleurs, la progression de l’AUR et d’autres partis nationalistes au Parlement complique la formation d’une majorité stable. Les partis traditionnels, tels que le PSD et le Parti national libéral (PNL), devront envisager des coalitions potentiellement fragiles pour gouverner, tout en faisant face à une opposition renforcée prônant des politiques eurosceptiques et nationalistes.
Ces événements mettent en lumière les défis démocratiques auxquels la Roumanie est confrontée, notamment en matière de protection de l’intégrité électorale contre les ingérences étrangères et de réponse aux préoccupations socio-économiques de sa population. La situation actuelle appelle à une vigilance accrue quant à l’évolution politique du pays et à son engagement envers les valeurs démocratiques et européennes.
Sources :
- https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20241206-%F0%9F%94%B4-roumanie-la-cour-constitutionnelle-annule-le-r%C3%A9sultat-du-premier-tour-de-la-pr%C3%A9sidentielle
- https://fr.euronews.com/my-europe/2024/12/02/le-parti-social-democrate-remporte-les-elections-legislatives-en-roumanie
- https://www.rfi.fr/fr/europe/20241213-%C3%A0-la-une-roumanie-%C3%A9lection-pr%C3%A9sidentielle-annul%C3%A9e-d%C3%A9mocratie-en-suspens
- https://www.reuters.com/world/europe/romanian-top-court-annuls-presidential-election-results-2024-12-06