Le candidat pro-européen et (donc) pro-Ukraine Ivan KORCOK est arrivé en tête du 1er tour.
Mais, s’il y a deux tours, c’est que rien n’est joué au premier, et rien n’est gagné jusqu’à la dernière enveloppe dépouillée !
Le 6 avril, Peter Pellegrini a remporté le scrutin avec 53,20% des voix contre 46,80% pour Ivan Korcok.
Et voilà un nouveau pavé dans la mare : Pellegrini, ancien Premier ministre et président du Parlement, est étroitement lié au Premier ministre Robert Fico et à son parti SMER, qui défend des positions pro-russes et nationalistes compliquant le jeu de certains au sein de l’UE.
Cette élection renforce le pouvoir de la coalition de Fico, dans la mesure où la présidence et le Parlement sont désormais sous l’influence de personnalités politiques prônant une position équilibrée en matière d’affaires étrangères, favorisant le dialogue avec la Russie tout en limitant le soutien militaire à l’Ukraine.
Le succès de Pellegrini reflète un changement plus large dans la politique slovaque, où les préoccupations intérieures, notamment l’inflation et la stagnation économique, ont influencé l’opinion publique envers les dirigeants qui promettent la stabilité par rapport à l’alignement occidental. De nombreux électeurs perçoivent la victoire de Pellegrini comme une étape vers le renforcement de la souveraineté slovaque au sein de l’UE tout en donnant la priorité aux réformes économiques internes. Sa campagne électorale a mis l’accent sur la paix et le rejet d’un nouvel implication dans le conflit ukrainien, contrastant avec la position alignée de Korčok sur l’OTAN.
Cet alignement sur Fico pourrait permettre au gouvernement slovaque de poursuivre des réformes davantage centrées sur l’État, ce qui aurait un impact sur l’indépendance de la justice et des médias, ce qui a suscité des inquiétudes quant à un recul démocratique similaire à la trajectoire politique de la Hongrie. Les analystes suggèrent que la Slovaquie pourrait de plus en plus s’orienter vers un modèle politique qui remet en question la centralisation de l’UE et s’aligne sur un programme conservateur et nationaliste, ce qui pourrait redéfinir son rôle au sein de l’UE et de l’OTAN.
Les prochaines élections européennes n’ont pas fini de nous réserver des surprises …
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