Les Sud-Africains éliront une nouvelle Assemblée nationale ainsi que le corps législatif provincial
dans chacune des neuf province du pays avant que le parlement n’élise le président. L’ANC, parti au pouvoir depuis 1994, pourrait perdre sa majorité puisque crédité de moins de 50% d’intentions de vote. Cette baisse de popularité provient d’une perception de corruption systémique de l’ANC.
➯ Suite : Le Congrès National Africain (ANC) a perdu la majorité absolue (40,2% des votes,
soit 159 sièges sur 400) mais doit néanmoins se mettre en quête d’une coalition pour constituer un
gouvernement d’unité nationale.
Analyses :
Les élections générales du 29 mai 2024 en Afrique du Sud ont marqué un tournant historique dans le paysage politique du pays. Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid en 1994, le Congrès national africain (ANC) a perdu sa majorité absolue au Parlement, obtenant 40,21 % des voix, soit 159 sièges sur 400.
Résultats électoraux
- ANC : 40,21 % des voix (159 sièges)
- Alliance démocratique (DA) : 21,79 % des voix
- Combattants pour la liberté économique (EFF) : 14,5 % des voix
- uMkhonto we Sizwe (MK) : nouveau parti fondé par l’ex-président Jacob Zuma, a fait son entrée au Parlement avec 58 sièges.
Formation d’un gouvernement de coalition
Face à la perte de sa majorité, l’ANC, sous la direction du président Cyril Ramaphosa, a formé un gouvernement de coalition inédit avec la DA et d’autres partis. Cette alliance a permis de constituer une majorité parlementaire de 201 sièges sur 400.
Dans ce nouveau cabinet, l’ANC a conservé les ministères clés, notamment les Finances et l’Intérieur, tandis que la DA a obtenu six ministères, dont l’Agriculture, les Travaux publics, l’Environnement et l’Éducation de base.
Réactions et perspectives
La formation de ce gouvernement de coalition a suscité des réactions mitigées. Le secteur des affaires a accueilli favorablement l’inclusion de la DA, perçue comme pro-business, espérant des réformes économiques positives. Les marchés financiers ont réagi positivement, avec une hausse des indices boursiers.
Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la capacité de cette coalition hétéroclite à gouverner efficacement et à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour relever les défis économiques et sociaux du pays, notamment le chômage élevé, la pauvreté et les inégalités persistantes.
Défis à venir
Le président Ramaphosa a souligné l’importance de revitaliser l’économie sud-africaine et de promouvoir une croissance inclusive. Il a annoncé des initiatives visant à moderniser les infrastructures, à investir dans les énergies renouvelables et à améliorer les compétences numériques des jeunes.
Néanmoins, la réussite de ces projets dépendra de la stabilité et de la cohésion de la coalition gouvernementale, ainsi que de sa capacité à surmonter les divergences idéologiques entre les partis partenaires.
En conclusion, les élections du 29 mai 2024 ont inauguré une nouvelle ère politique en Afrique du Sud, marquée par la fin de la domination exclusive de l’ANC et l’émergence de gouvernements de coalition. La réussite de cette transition dépendra de la capacité des acteurs politiques à travailler ensemble pour répondre aux aspirations de la population sud-africaine.
Sources :
- https://www.lefigaro.fr/international/afrique-du-sud-l-anc-en-tete-des-legislatives-avec-42-des-suffrages-20240530
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/07/05/en-afrique-du-sud-la-fille-de-jacob-zuma-et-un-juge-destitue-pour-incarner-l-opposition-a-l-assemblee_6247233_3212.html
- https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/07/01/gouvernement-de-coalition-en-afrique-du-sud-l-anc-se-taille-la-part-du-lion_6245838_3212.html
- https://www.reuters.com/markets/south-african-rand-rallies-ramaphosas-new-cabinet-2024-07-01
- https://www.reuters.com/world/africa/south-africas-new-government-prioritise-inclusive-economic-growth-ramaphosa-2024-07-18