Il s’agissait d’un scrutin clé pour le président Yoon Suk Yeol, élu de justesse en 2022. Avec cette élection,
il voulait tenter de reprendre la majorité au Parlement détenue par l’opposition depuis 2016.
A l’issue des décomptes de cette 22e élection générale, 300 sièges étaient à pourvoir.
L’opposition avec le Parti Démocratique (DP) est arrivée en tête avec 189 sièges, le Parti au pouvoir du Peuple (PPP) n’en n’obtient que 108 et l’autre parti d’opposition Rebuilding Korea Party (RKP), 12 sièges.
Le taux de participation était de 67%, soit le plus élevé depuis 32 ans.
La société sud-coréenne est fracturée entre conservateurs et progressistes. Compte tenu des résultats, un contre pouvoir au gouvernent est en place et les relations entre le président Yoon et l’Assemblée Nationale seront tendues.
Par ailleurs, ce résultat reflète le profond mécontentement du public à l’égard de l’administration du président Yoon Suk-yeol, notamment en raison de la hausse du coût de la vie, des conflits liés au système de santé et d’une série de scandales très médiatisés, qui ont contribué à la faiblesse constante de sa cote de popularité. Le taux de participation de 67 % témoigne d’un fort engagement public motivé par les frustrations économiques et politiques.
Ce résultat électoral place le PD en position de bloquer une grande partie du programme national de Yoon, transformant sa présidence en une phase de « canard boiteux » alors qu’il lui reste trois années au pouvoir. Toutefois, sans la majorité des deux tiers requise pour passer outre les veto, l’opposition ne peut pas facilement faire adopter des amendements constitutionnels. Par conséquent, Yoon pourrait se concentrer davantage sur la politique étrangère – où il dispose de plus d’autonomie – et continuer à renforcer les liens de la Corée du Sud avec les États-Unis et le Japon, tout en maintenant une position ferme envers la Corée du Nord.
En outre, de nouveaux acteurs tiers, tels que le Parti pour la reconstruction de la Corée (RKP), dirigé par l’ancien ministre de la Justice Cho Kuk, ont pris pied et ont remporté 12 sièges. Ces petits partis pourraient potentiellement influencer la dynamique législative, compliquant encore davantage la gouvernance de Yoon. Alors que l’impasse politique risque de persister, les trois prochaines années exigeront des négociations délicates entre les parties, en particulier sur des questions urgentes telles que la santé, l’économie et la politique climatique.
Sources :
- https://www.edelmanglobaladvisory.com/insights/south-korea-2024-post-election-analysis
- https://asiasociety.org/policy-institute/closer-look-south-koreas-22nd-national-assembly-elections
- https://eastasiaforum.org/2024/04/27/south-korean-elections-cast-a-shadow-over-yoons-presidency/
- https://www.voanews.com/a/south-korean-opposition-wins-legislative-election-deepens-political-deadlock/7565466.html