Les conservateurs au pouvoir ont remporté ces élections qui resteront celles ayant connu une abstention record : 41%, soit 25 millions d’Iraniens des 65 millions électeurs (d’une population de 85 millions d’habitants) se sont rendu dans les bureaux de vote.
La composition du Parlement ne sera connu qu’après un second tour (en avril ou mai) pour 45 des 290 sièges.
Ce que l’on sait déjà :
– 200 députés peuvent être rattachés aux “principalistes” (toutes les tendances du camp conservateur) ;
– 40 à 45 députés devraient être réformateurs ou centristes ;
– 11 femmes ont été élues contre 16 précédemment.
↪️ Ce même jour, les électeurs étaient aussi appelés à renouveler les 88 membres de l’Assemblée des Experts chargée de désigner le Guide suprême.
Résultats :
Les élections législatives organisées en Iran le 1er mars 2024 ont vu une consolidation du pouvoir des partisans de la ligne dure, qui dominaient à la fois l’Assemblée consultative islamique (parlement) et l’Assemblée des Experts, l’organe chargé de choisir le guide suprême. Les résultats reflètent l’approfondissement de la division politique en Iran, le Conseil des Gardiens ayant disqualifié de nombreux candidats centristes et réformistes à l’approche des élections. Le taux de participation électorale a été de 41 %, l’un des plus bas de l’histoire récente, soulignant le mécontentement généralisé du public et les appels des groupes d’opposition au boycott des élections.
Pour l’Assemblée des Experts, qui joue un rôle clé dans la planification de la succession du Guide suprême en Iran, les candidats conservateurs ont obtenu la majorité, renforçant ainsi l’influence de l’État profond iranien, qui comprend le Conseil des gardiens et le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI). Des personnalités éminentes comme l’ancien président Hassan Rohani et d’autres réformistes n’ont pas été autorisées à participer, signalant une évolution vers un cercle de leadership plus insulaire et contrôlé alors que le pays anticipe d’éventuelles discussions sur la succession du guide suprême vieillissant, l’ayatollah Ali Khamenei.
Ces élections se sont déroulées dans un contexte de crise économique persistante et des conséquences politiques des manifestations de masse qui ont éclaté en 2022. De nombreux Iraniens urbains et jeunes sont de plus en plus éloignés du processus politique, qui est considéré comme de plus en plus détaché des demandes populaires de réforme et de stabilité économique. Cette centralisation du pouvoir conservateur indique la poursuite probable de la politique intérieure stricte de l’Iran et de sa position prudente mais affirmée en matière d’affaires étrangères, en particulier dans ses relations avec les puissances occidentales et ses adversaires régionaux comme Israël et l’Arabie Saoudite.
Sources :