Semaine du 26 février au 3 mars
Une fois n’est pas coutume …
La semaine dernière m’a paru particulièrement clivante. Posez des questions, cherchez des réponses et l’on est tout de suite affublé d’une étiquette pro- ou anti-. Est-ce toujours le règne de l’émotion ou sommes-nous dans une autre dimension ?
Aussi, ai-je souhaité vous partager une lecture, celle dont on ne se lasse pas, mais qui impose de réfléchir. “Fahrenheit 451”1 de Ray Bradbury est de celle-ci. “Fahrenheit 451” est une œuvre dystopique de science-fiction écrite et publiée en 1953. Le roman se déroule dans une société intemporelle où les livres sont interdits et où des pompiers brûlent tout ouvrage découvert. 451° Fahrenheit est la température à laquelle un ouvrage de papier et de carton brûle et se consume.
Il fut un temps, pas si lointain, on appelait cette action de destruction de livres par le feu des autodafés. Le régime nazi était coutumier du fait. Plus proche de nous, certaines communautés canadiennes2 en ont fait sienne avec des bandes dessinées non conformes à la culture dite woke. Le régime des talibans en Afghanistan3 le font avec les livres non religieux (autant dire tout) et les instruments de musique. Quant à certaines de nos universités4, elles jettent tout simplement de vieux livres au motif du manque de place ou d’obsolescence du contenu sans que personne (ou presque) ne sourcille.
L’œuvre de Ray Bradbury explore les thèmes de la censure, de l’ignorance volontaire et de la perte de l’individualité à travers une société qui valorise le confort et la simplicité au détriment de la curiosité et du libre arbitre. L’auteur maîtrise l’art de la métaphore avec, entre autres, l’utilisation du feu comme moyen de destruction, mais aussi comme symbole de renaissance et de lumière de la connaissance. L’interdiction des livres sert de modèle de censure avec l’éradication des opinions et la contrainte de la pensée unique. Quant aux murs-écrans, à l’intérieur des maisons, qui débitent à longueur de temps des images colorées, comment ne pas les associer à nos chaînes d’information en continue ou aux écrans de smartphones et des conséquences addictives que cela engendre.
Ce roman rédigé pendant la Guerre Froide est saisissant puisqu’il est une prouesse d’imagination qui résonne étonnamment avec des sujets contemporains sur les conséquences potentiellement désastreuses de la technologie mal orientée ou mal gérée, sur la liberté d’expression, sur l’impact des médias et des réseaux sociaux et de notre perception du monde.
L’intelligence économique c’est aller chercher l’information stratégique nécessaire aux acteurs économiques et révéler les menaces cachées.
- Ray Bradbury, Fahrenheit 451, Gallimard collection Folio SF n°3. 236 pages ↩︎
- https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1817537/livres-autochtones-bibliotheques-ecoles-tintin-asterix-ontario-canada ↩︎
- https://www.courrierinternational.com/article/afghanistan-les-talibans-interdisent-les-livres-contraires-a-leur-ideologie ↩︎
- me consulter ↩︎