En lisant l’article du Point intitulé « Cyberattaques : prendre le contrôle d’un satellite ou d’un drone est aussi possible[1] », je me suis mise à imaginer ce qu’il adviendrait si des satellites liés à l’agriculture étaient piratés … Depuis le début de la guerre en Ukraine, les attaques cyber ont augmentées de près de 140% et nous le savons depuis plusieurs années, les satellites sont des proies de choix. Sommes-nous prêt à être aveugles ?
Vous avez dit “hackeur éthique”?
Si l’on part du constat qu’il est possible de modifier la trajectoire d’un satellite en orbite par des hackeur dit «éthiques» qui veulent avertir sur les failles de sécurité, qu’en est-il de ce qui ont de mauvaises intentions ?
Le développement des applications spatiales dans le civil est utilisé tous les jours par chacun d’entre-nous. Si nous devions perdre, nous urbains motorisés ou non, ne serait-ce que le sacro-saint GPS, ne serions-nous pas en panique ? Aveugles, nous serions. Mais qu’en serait-il alors des agriculteurs ? Comment pourrions-nous réagir et gérer le piratage de l’un ou plusieurs de ces satellites ?
La déstabilisation d’une économie en rendant aveugle ces acteurs et en ne leur permettant plus de produire ou récolter correctement porterait un préjudice considérable en terme de sécurité alimentaire. Une perturbation dans la collecte des données, ou le vol de celles-ci pourrait mettre en péril plusieurs pants de l’économie agraire : de la récolte de la matière première à la transformation partielle et finale par les industries agro-alimentaires. Le coût ne serait pas seulement économique, la sécurité alimentaire de tous serait impactée.
L’eau mouille et vient du ciel, mais pas que …
Les satellites Swot, Copernicus Sentinel ou Space Live et bien d’autres, sont des outils quotidien de ceux qui nous nourrissent. Les données météorologiques permettent d’optimiser les périodes de labour, de récolte et d’arrosage. L’évolution technologique de deep et de machine learning permet également, selon les applications mise à disposition, de cartographier les sols, d’apporter une aide à la traçabilité, au guidage des engins agricoles, voire à l’automatisation des actions. Ces actions permettent d’avoir une gestion optimum des ressources énergétiques, en traitement phytosanitaire et en eau.
Les satellites météorologiques n’aident pas seulement à établir la météo. Certes, les petites choses au-dessus de nos têtes peuvent mesurer les précipitations, mais aussi détecter les zones où elles vont être insuffisantes ou excessives, cartographier l’humidité du sol et permettre de suivre les besoins et la disponibilité en eau pour les cultures et ainsi faciliter la programmation d’une irrigation la plus optimale possible. Des logiciels de simulations permettent d’aider les agriculteurs à prendre des décisions quant aux temps d’irrigations et ainsi économiser cette ressource vitale en l’utilisant à bon escient. Les données satellitaires vont aussi donner nombre d’informations sur la croissance des cultures, la densification de la végétations et de la biomasse et de la production de chlorophylle. A l’appui de ces données numériques, les agriculteurs vont pouvoir ajuster les besoin en fertilisation et en irrigation afin d’éviter tout stress hydrique à un moment clé de la croissances des végétaux. Il en sera de même pour la détection de maladie et par conséquent permettra une utilisation raisonnée des produits phytosanitaires.
Pour une agriculture durable
Avoir une agriculture durable nécessite d’avoir un diagnostic juste des sols tant par les caractéristiques physiques que chimiques. Les images satellitaires peuvent, grâce aux logiciels de modélisation et aux différents capteurs au sol, permettre une cartographie des sols hydromorphes, des nappes phréatiques ou de toutes autres caractéristiques du sol liées à l’eau. L’agriculteur peut obtenir ainsi une image complète de l’hydrographie de ses sols.
Si les données satellitaires font beaucoup, elles ne font pas tout. Associées aux données collectées sur le terrain, elles peuvent donner une image précise de l’hydrographie des sols.
Moralité de la situation.
Les attaques cyber ne sont jamais là où on les attend et toujours pour les autres, raison de plus pour redoubler de vigilance, d’attention et de sécurité et de protéger ses données comme la prunelle de ses yeux.
[1] Le Point n°2648 du 4 mai 2023, page 22. https://www.lepoint.fr/high-tech-internet/cyberattaques-prendre-le-controle-d-un-satellite-ou-d-un-drone-est-aussi-possible-05-05-2023-2518990_47.php.
photo : © Farmstar/Airbus GEO-Information Services