Semaine du 15 au 21 avril
L’intelligence économique au service des TPE-PME
On ne le répétera jamais assez, mais nous sommes dans un monde d’une très grande complexité du fait des interdépendances économiques et leurs conséquences dans les relations commerciales, mais aussi dans les relations internationales (relations entre les États) entre les différents acteurs. En effet, l’introduction de la financiarisation d’acteurs non étatiques dans les rapports entre les nations rend l’environnement géoéconomique de plus en plus difficile à appréhender et à décrypter.
TPE-PME vs CAC40
Il ne s’agit pas ici d’opposer les deux groupes d’acteurs. Il s’agit juste de faire la distinction entre les deux et se pencher sur les plus petits.
Les décideurs de TPE-PME sont aujourd’hui les plus impactés par cette situation d’hyper compétition économique puisque n’ayant souvent ni le temps ni les moyens humains et financiers de traiter les flux d’informations leur permettant de prendre des décisions stratégiques. Et pourtant, ces acteurs sont ceux qui pourvoient le plus à l’emploi : en 2021, la France comptait plus de 5 millions d’entreprises, dont 4,3 millions de microentreprises employant 2,6 millions de salariés, 6600 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 159000 petites et moyennes entreprises (TPE-PME)1.
En conséquence, l’intelligence économique n’appartient pas qu’à l’élite du CAC40 et ses cabinets favoris. Ne pas évoquer le sort des TPE-PME revient à regarder la situation par le petit trou de la lorgnette ou celui d’une serrure.
Vogue le navire, qu’il soit barque ou voilier
Une entreprise, c’est comme un navire qu’il faut savoir faire naviguer aux milieu d’écueils plus ou moins dangereux. Peut-on concevoir un capitaine de vaisseau sans carte ni outils de navigation ? Il en est de même pour les entreprises. Les tableaux Excel ne font pas tout, ni les gestionnaires ni les comptables.
Le dirigeant d’une petite entreprise, a fortiori d’une TPE doit être sur tous les fronts et tout particulièrement celui de l’information quelle soit réglementaire, fiscale, comptable, normative et autre, mais aussi, celles en lien direct avec son activité, ses clients, ses concurrents, partenaires, fournisseurs … Une bonne gestion de ces informations s’apprend et se gère afin d’anticiper une situation et la traverser à moindres frais. Peut-on concevoir, gérer une entreprise au jour le jour, “à la vas-y comme je te pousse” ? Peut-on envisager de piloter sa société sans objectifs ni projections dans l’avenir? SI cela a été possible un jour, ce n’est plus le cas : comment répondre, par exemple, aux différentes démarches de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), car nous ne le voyons pas toujours, mais par ruissellement, toutes les sociétés, quelle que soit leur taille, sont concernées.
Attention, passage du Cap Horn en vue !
Aujourd’hui, le tissu industriel et économique dans son ensemble navigue quotidiennement en zones à risques : les attaques polymorphes sont là. Ce sont des attaques en tout genre : réputationnelles, concurrences déloyales, cyberattaques et la liste non exhaustive est aussi infinie que peut l’être l’imagination de certains. Elles ont pour but de toucher les actifs, matériels comme immatériels, et les conséquences sont dramatiques si l’on n’apprend pas les nouveaux réflexes à avoir et surtout, si l’on ne sensibilise pas ses collaborateurs aux nouvelles habitudes à acquérir. Il s’agit de faire évoluer ses habitudes pour changer et progresser ou ne rien changer pour ne plus bouger et demeurer spectateur de sa chute.
Vers quelle culture stratégique ?
La capacité d’anticipation d’une entreprise dépend des capacités de son dirigeant et de ses collaborateurs à comprendre ce qui est en train de se passer dans l’environnement global. Dès lors, quelle approche opérationnelle définir ? Puisque nous sommes et resterons dans une globalisation systémique, autant intégrer de suite que plus on voit loin mieux sera. Raison pour laquelle, j’introduis la géopolitique (comme rapport d’une nation à sa géographie et à sa politique, mais aussi comme sources de rivalités de pouvoirs entre territoires) dans mes viseurs de surveillance. Sanctions, droits de douane, crise énergétique, conflits, évolutions climatiques, et là aussi, la liste est non exhaustive. Comment être sûr de ne pas avoir une rupture dans un composant ou dans une matière première particulière suite à un changement de gouvernement dans telle ou telle région, ou suite à une inondation “hors norme” dans telle autre … L’intelligence économique repose sur 4 piliers fondamentaux : la veille, la sûreté, l’influence et la stratégie. Le premier, la veille informationnelle permet une surveillance, une collecte d’informations puis une analyse permettant d’orienter les radars dans la bonne direction pour extraire des informations pertinentes et en tirer avantage. Agir pour ne pas subir, soit une approche opérationnelle et une culture stratégique à diffuser.
En conclusion,
L’intelligence économique (IE) n’est pas réservée à une élite sûre d’elle. L’intelligence économique, comme le souligne Alain Juillet, c’est avant tout un état d’esprit de curiosité et d’analyse.
Diffuser cet état d’esprit, sensibiliser les dirigeants de TPE-PME sur les outils d’IE, telle est mon offre de service parce qu’aujourd’hui, ce sont eux qu’il faut accompagner à relever et sortir la tête du guidon en répondant à leurs besoins spécifiques.
- https://www.insee.fr/fr/statistiques/7678530?sommaire=7681078 ↩︎
L’intelligence économique c’est aller chercher l’information stratégique nécessaire aux acteurs économiques et révéler les menaces cachées.