Dans ce « brouillard » électoral, quelles peuvent être les perspectives pour nos entreprises ?
Les élections législatives anticipées en France suscitent de nombreuses spéculations et inquiétudes quant à leurs impacts sur les entreprises, tant au niveau fiscal et social qu’en termes de relations internationales et géoéconomiques. Au-delà d’un risque d’instabilité politique, l’issue de ces élections pourrait redéfinir les politiques économiques et fiscales, influencer les relations commerciales internationales et modifier l’environnement des affaires en France et au-delà. L’Union européenne et certains partenaires étrangers s’inquiètent des différents scénarii possibles du 7 juillet au soir et de leurs conséquences à courts, moyens et longs termes.
D’un point de vue fiscal et réglementaire
L’un des premiers impacts potentiels des élections législatives anticipées concerne le cadre fiscal et réglementaire des entreprises. Les nouvelles orientations politiques pourraient entraîner des réformes fiscales significatives, telles que des modifications des taux d’imposition des entreprises, des crédits d’impôt pour la recherche et le développement (R&D) ou des incitations fiscales pour les investissements verts. Ces changements peuvent influencer les décisions d’investissement des entreprises étrangères en France et la compétitivité des entreprises françaises à l’étranger. Mais aussi impacter nos TPE-PME qui ont déjà beaucoup de mal à répondre aux différentes exigences normatives.
La question de la dette et ses conséquences
La dette publique française, et ses 3 000 milliards d’euros représentent un enjeu majeur pour les politiques économiques futures. Une augmentation de la dette publique pourrait entraîner une nouvelle dégradation de la note économique de la France par les agences de notation, ce qui rendrait le financement de la dette plus coûteux. Une telle dégradation aurait des conséquences négatives sur la confiance des investisseurs internationaux et pourrait conduire à une hausse des taux d’intérêt, impactant ainsi les coûts de financement pour les entreprises françaises.
Quels impacts sur le marché du travail
Les politiques sociales, y compris les réformes du marché du travail, seront également cruciales. Une proposition particulièrement débattue est l’instauration d’un salaire minimum à 1600 euros. Si cette mesure vise à améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs, elle pourrait également représenter un fardeau significatif pour les entreprises, en particulier pour les très petites entreprises (TPE). Une augmentation substantielle du salaire minimum pourrait accroître les coûts de main-d’œuvre, réduire la compétitivité des entreprises, entraîner des suppressions d’emplois, des faillites parmi les TPE, ou tout simplement décourager des initiatives entrepreneuriales.
Conclusion
Nous sommes dans un « brouillard » électoral et plus que jamais, il est indispensable que les dirigeants d’entreprises mettent en place, si ce n’est déjà fait, une veille stratégique sur toutes les questions liées à leurs chaînes de valeur afin d’avoir le plus de (bonnes) cartes en main pour traverser les épreuves qui nous attendent.
De la constitution et ouverture des bureaux de vote (suite)
Cette semaine, Vie Publique revient sur la dure réalité de trouver es assesseurs pour le bon déroulement des élections législatives du 30 juin et 7 juillet (https://www.vie-publique.fr/en-bref/294591-organisation-des-elections-legislatives-la-question-des-assesseurs). Pour ouvrir le dimanche à 8h, un bureau de vote doit être composé (outre du personnel administratif) de 3 personnes : le président et au moins deux assesseurs. Pour le reste de la journée, deux personnes doivent être présentes pendant le déroulé du scrutin (article R42 du code électoral).
Assesseurs ?
L’article R44 (du code électoral) énonce les conditions de nomination des assesseurs : chaque candidat doit nommer son représentant parmi les électeurs du département et ce pour chaque bureau de vote. Des assesseurs supplémentaires peuvent être désigné par le Maire parmi les conseillers municipaux et dans l’ordre du tableau, à défaut, choisir parmi les électeurs présents à 8h. Deux conditions s’imposent : qu’ils sachent lire, écrire et compter et être présents à la fermeture du bureau.
Les assesseurs ne sont pas rémunérés.
En conclusion,
Dans notre démocratie, les élections en général et celles-ci en particulier ne sont pas un simple jeu de chaise musicales. Il est de l’affaire de tous que notre cohésion nationale, déjà mise à mal, ne soit piétinées un peu plus.