Par le plus grand des hasards, dimanche 22 août, je suis tombée sur la rubrique Afrique Hebdo de France 24.
Celle-ci traitait le sujet de la Saison Africa2020, en présence de sa commissaire générale, N’Goné Fall, et présentait les différents thèmes de la programmation de ce cycle d’expositions artistiques organisées dans différentes villes de France[2].
Mon attention fut particulièrement attirée par le sujet « Memoria : récits d’une autre histoire » qui est exposée à Bordeaux.
Le fil rouge (puisqu’il s’agit véritablement de cela) est celui de la mémoire et du travail mémoriel qui peut être fait par un peuple pour s’approprier son histoire en regardant différemment l’Histoire, celle avec un H majuscule. Dès lors, l’individu inscrit son identité dans l’histoire de son pays obligeant à s’interroger sur les liens qui existent entre la mémoire et les évènements. Pour se faire, on « désaxe son regard [3]» pour avoir un autre angle de vue et partager les différentes expériences.
Après avoir présenté le travail de Mary Sibande, artiste sud-africaine, le reportage s’arrête sur la série « Princesse » de Dalila Dalléas Bouzar, peintre algérienne, qui s’est réappropriée la série de photographies de Femmes Algériennes (1960) de Marc Garenger, photographe de l’armée française à la fin de la guerre d’Algérie.
Par la peinture, l’artiste fait revivre ces portraits de femmes magnifiques, permettant de les voir différemment et non plus statufiées dans des icônes victimaires. L’artiste souhaite ainsi leur rendre leur dignité, refusant “l’héritage de victimes”[4].
Le travail mémorial en Histoire et sciences politiques est celui qui peut permettre de transcender les individus et leurs vécus pour aller vers un partage des expériences. Un meilleur chemin de négociation vers la paix peut être réalisé. Ainsi, en s’en donnant la peine, il est possible de voir un événement de plusieurs manières afin de construire, lors d’une résolution de conflit, une réconciliation entre les peuples.
Si de tels travaux étaient plus souvent faits et mis en avant, nul doute que nous connaîtrions plus de zones de paix et des relations plus apaisées.
Mais la mémoire est bien ce qui fait le plus défaut chez l’être humain…
[1] « Africa 2020 : 14 femmes africaines s’exposent à Bordeaux ». 2021. TV5MONDE. 24 février 2021. https://information.tv5monde.com/video/africa-2020-14-femmes-africaines-s-exposent-bordeaux.
[2] https://www.saisonafrica2020.com/fr
[3] « Afrique Hebdo – N’Goné Fall : la Saison Africa2020 est “une caisse de résonance d’une société en mouvement” ». 2021. France 24. 26 juillet 2021. https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/afrique-hebdo/20210726-n-gon%C3%A9-fall-la-saison-africa2020-est-une-caisse-de-r%C3%A9sonance-d-une-soci%C3%A9t%C3%A9-en-mouvement.
[4] Ibidem